Un arbre pour se libérer de l’inquiétude :

Quand nous sommes anxieux, nos pensées ont tendance à tourner en boucle. Nous ressassons, nous ruminons. Il est alors très difficile de sortir de ce cercle entêtant. Nous n’arrivons pas à passer à autre chose, l’anxiété monte, prend de plus en plus de place et les pensées ne font qu’empirer. Il existe plusieurs techniques pour réduire les ruminations. L’une d’elle est « l’arbre de l’inquiétude ».

Commençons par comprendre pourquoi notre cerveau aime nous inquiéter

D’abord notre mental adore avoir notre attention. Si nous ne sommes pas en train de penser, concrètement il est au chômage technique. Finalement, nous sommes son seul spectateur. Quand vous n’êtes pas en train de réfléchir, votre cerveau se sent seul. Du coup, il utilise plusieurs stratagèmes pour attirer votre attention. L’un d’entre eux est d’émettre des pensées stressantes parce que nous y prêtons particulièrement attention.
Notre cerveau est très prolifique quand un sujet l’inquiète, puisqu’il peut créer jusqu’à 50 pensées connectées au même sujet anxiogène. Et plus il en produit, plus nous écoutons.

L’autre raison derrière les ruminations est que notre esprit n’aime pas l’incertitude. Il cherche à trouver des solutions pour nous garder en sécurité, nous protéger de tout ce qui pourrait nous faire du mal. Malheureusement, parfois il exagère et sa notion de sécurité prend un sens excessif. Certes, si vous faites des erreurs en réunion demain ce pourrait être gênant mais vous n’allez probablement pas perdre votre emploi pour autant.
Néanmoins, le mental a beaucoup de mal à faire la part des choses entre les petits problèmes et les grands drames. Pour lui, la moindre souffrance est à éviter, il ne fait pas le tri entre les niveaux de problèmes.

C’est pourquoi il faut l’aider. Pour cela, l’arbre à inquiétude peut être utile.

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Le principe est simple : à chaque fois que vous remarquez que vous êtes en train de vous inquiéter, remontez le fil des questions.

1. La première étape consiste à bien cerner ce qui vous fait peur.

Pouvez-vous déterminer le sujet central de votre inquiétude ? De quoi s’agit-il ? Pouvez-vous le résumer en une phrase ?

2. Puis demandez-vous, si ce problème peut être réglé maintenant ?

Avez-vous les outils, le temps, la capacité de le résoudre ?

En fonction de votre réponse à cette question, deux scénarios sont possibles :

  • Soit « oui », vous pouvez y faire quelque chose, auquel cas, il est temps de mettre en place un plan d’action et d’agir. N’oublions pas que le passage à l’action reste une des meilleures stratégies de gestion du stress.
  • Soit, la réponse est « non », et il faut accepter de passer à autre chose. Souvent le terme « lâcher-prise » est frustrant pour les patients car concrètement comment fait-on pour « lâcher prise » ? Personnellement, j’utilise plus volontiers l’expression « laisser faire ». C’est-à-dire que j’observe et je n’interviens pas car cela ne relève pas de mon pouvoir.

Bien sûr, notre esprit rejète souvent notre envie de passer à autre chose car cela va à l’encontre de son besoin d’attention et de protection. Auquel cas, il vous appartient de lui rappeler gentiment mais fermement que c’est vous qui décidez, que vous avez évalué la situation et la discussion est close. Pour vous aider à passer à autre chose, occupez vous. Ne pas se laisser le temps de s’inquiéter après avoir déterminé qu’à cet instant nous ne pouvions rien faire, peut être très efficace et vraiment soulager votre mental.

Ainsi le niveau de stress diminue et moins nous stressons et moins nous ruminons, le cercle vicieux est donc rompu.